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La posture "embrasser l’arbre" 

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•  En position debout, pieds écartés légèrement de manière à être confortable, bassin relâché, calmez votre respiration et prenez conscience de votre corps.

•  Fléchissez les genoux de façon à amener la rotule dans l’axe vertical des orteils.

•  Monter les bras à hauteur de la poitrine, paumes dirigées vers vous

•  Vos bras forment un cercle avec les paumes en face de votre poitrine.

•  Vous devez avoir un axe vertical du corps parfait. La colonne vertébrale doit être droite. N’hésitez pas à vous mettre de profil à l'aide d'un un miroir pour pouvoir vérifier.

•  Enracinez-vous en laissant tomber votre poids. 70% de votre poids doit se situer sous votre bassin. Avec la puissance de votre esprit, imaginez des racines plonger dans le sol à partir de vos pieds, solidement ancrés. Ces racines plongent le plus profond que vous autorise votre imagination.

•  Concentrez-vous sur l’idée d’avoir une grosse boule d’énergie au creux des bras et une petite entre les mains.

•  Tout le haut du corps est détendu et votre langue touche le haut du palais.

•  Tenir la position pendant 10 minutes si possible puis, rapprocher le pied gauche du pied droit et ramener vos mains vers votre plexus solaire en imaginant ramasser l’énergie accumulée, main gauche en premier, l’autre par dessus pour les hommes. L’inverse pour les femmes.

 


Emmanuel Duquoc
Alternatif Bien-Etre - Novembre 2015

Zhan Zhuang ou la posture de l'arbre

(sources www.editionsluigicastelli.com)

 

La position de l’arbre ou embrasser l'arbre :

La position de l’arbre, dite souvent « embrasser l’arbre » est une position issue des arts martiaux et pratiquée comme telle en Chine. Bien que statique, elle permet d’acquérir souplesse, vitalité, rapidité. Mais comment est-ce possible ?

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Bénéfices :

La position libère tous les circuits énergétiques et met tous les fascias dans une tonicité appropriée, qui libère le mouvement spontané du corps, encore appelé mouvement respiratoire primaire (par les ostéopathes) ou respiration embryonnaire (pour les Chinois).

Pratique :

Une pratique régulière permet de relâcher peu à peu les tensions, d’harmoniser la tonicité, de libérer le système vasculaire. Il s’ensuit une amélioration de l’état général. Nous n’aborderons pas l’aspect art martial, mais uniquement l’aspect santé.

Sur le plan de la santé, qu'apporte la position ?

La position de l’arbre peut améliorer tous les problèmes posturaux, les douleurs, les manifestations psychosomatiques. Par exemple, elle est souveraine dans les sciatiques, tendinites, crampes, arthrose et douleurs diverses, céphalées, désordres intestinaux. D’une manière générale, elle améliore tous les troubles fonctionnels, c’est-à-dire les troubles sans atteinte organique.

Si l’atteinte organique est modérée, la position peut permettre une diminution des troubles voire un retour à la normale. Si l’atteinte organique est sévère, on ne perd rien à essayer la position qui, au moins, améliorera l’état général. Dans un certain nombre de cas, la pratique assidue peut contribuer à la guérison. Mais ne donnons pas de faux espoirs : la guérison d’un trouble organique passe par divers moyens, notamment médicaux, bien sûr, et aussi par quelque chose de plus profond : la détermination intérieure à guérir.

Cette détermination est propre à chacun et ne dépend pas uniquement de l’état de conscience : de nombreux sages sont morts de maladie. On notera que dans l’ensemble j’ai parlé d’améliorer, pas de guérir. La guérison est comme exposé ci-dessus un phénomène complexe, qui n’est pas le sujet de l’article. On se leurre souvent au sujet de la guérison, mettant trop d’espoir dans la médecine ou telle ou telle méthode miracle.

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Quand et combien de temps faire la position ?

Au début, on peut pratiquer n’importe quand et pour une durée variable d’une minute à quelques minutes. Le principal est de se familiariser avec la position, de l’apprivoiser. Dès qu’on a compris le fonctionnement de la position (seules les sensations peuvent permettre de le savoir), c’est-à-dire généralement au bout de quelques jours à quelques semaines, il est préférable de se fixer une heure, un rendez-vous que l’on sera certain de ne pas manquer. N’importe quand dans la journée mais au moins trois à quatre heures avant le coucher, car la position libérant l’énergie, elle donne du tonus et peut tout à fait empêcher de dormir.

L’étape suivante consiste à se fixer une limite de temps précise. Le corps et le mental sont très sensibles à la durée. Certains phénomènes peuvent se produire pendant la position (par exemple, tremblements, dégagement subit de chaleur, etc.). Ils sont importants. Si une durée n’est pas fixée, on risque de s’arrêter juste avant qu’ils ne se produisent, ou dès leur début, tant ils peuvent être troublants. Une durée de cinq minutes est raisonnable pour commencer. Si on le souhaite ou si l’état de santé l’exige, on visera une durée plus longue. On procédera alors par paliers, par exemple en augmentant de 5 minutes par semaine ou, mieux, toutes les deux semaines.

Position de l’arbre, embrasser l'arbre : Où pratiquer ?

Peu importe le lieu, même le calme n’est pas nécessaire. La position est intérieurement active et, a priori, rien ne devrait pouvoir vous gêner. Néanmoins, on préférera certainement être à l’abri des regards, ne fût-ce que pour éviter les questions. On s'évitera ainsi la tentation narcissique de bien faire (on ne frimera pas, si vous préférez). Les seuls points véritablement importants sont un sol plat et stable, et ce sur quoi porte le regard. Le plat du sol peut être relatif : par exemple dehors, on peut trouver un endroit pour poser correctement les deux pieds, comme un rocher, sans que le sol soit par ailleurs plat.

Évidemment, trouver un bon endroit dehors requiert un peu de pratique et de bonnes sensations, pour être sûr que les deux pieds sont au même niveau. C'est pour quoi on conseille de débuter à l'intérieur. Pour le repos du regard, on peut choisir un mur blanc ou un point éloigné (un arbre est merveilleux). L'essentiel est que ce point soit fixe et précis. On préférera par exemple regarder le tronc d'un arbre plutôt que son feuillage, par essence mouvant. On choisira un point neutre. Rien de plus épuisant que de regarder un endroit coloré ou, pire, bariolé. Certains préfèrent fermer les yeux, ou les tenir mi-clos comme dans la méditation zen. C'est sans doute plus facile au début pour se centrer sur ses sensations.

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Embrasser l’arbre : comprendre la position de l'arbre :

Pour comprendre la position, on peut s’aider d’un mur, mais il est déconseillé de pratiquer de cette manière. C’est juste pour se donner une information intérieure que le corps tentera par la suite de reconstruire, à son rythme. On place alors les talons contre le mur, les pieds écartés d’une largeur de hanche et, surtout, parallèles. On peut être pieds nus, c’est en principe mieux mais en cas de déviation de la posture, il sera sans doute préférable de garder des chaussures confortables, afin de ne pas modifier ses appuis dès le départ. Après amélioration des troubles, on pourra peu à peu s’habituer à être pieds nus. On plie légèrement les genoux, de manière à voir la pointe de ses pieds : on connaît ainsi la pliure maximum, à ne jamais dépasser.

On appuie le bassin contre le mur, et le haut du dos ainsi que l’occiput. La position est sans doute inconfortable, il suffit de la garder quelques instants pour donner une information au corps. Le temps par exemple de monter les mains devant soi sur une inspiration. Les bras sont en cercle comme autour d’un arbre (d’où le nom « embrasser l’arbre »), les mains face à la poitrine. Les mains doivent être tendues-détendues comme en taiji : doigts légèrement écartés, paume creusée, pouce demi-plié comme pour armer un pistolet, index un peu plus tendu que les autres doigts. Quand la position est bonne, les doigts chauffent de suite. Voilà pour la position approximative, reste à la construire peu à peu, sans mur contre lequel s’adosser.

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Mise en place de la position de l'arbre :

Commencer par se placer face à un mur (blanc de préférence) ou avec une perspective plaisante (arbre), les bras le long du corps. Écarter les pieds d’une largeur de bassin, les positionner bien parallèles. Sentir le contact avec le sol ou avec la semelle de la chaussure. Plier légèrement les genoux sans dépasser la limite établie précédemment. Imaginer un gros ballon devant les genoux sur lequel s’appuyer confortablement. De même, un ballon bien gonflé entre les jambes permet de se reposer (ballon virtuel, bien sûr). Si nécessaire, on peut gonfler le ballon davantage, mentalement, jusqu’à obtenir une position confortable.

Imaginer qu’un gros ballon bien gonflé, solide et stable vient se placer sous les fesses. On peut donc s’asseoir dessus (sans plier davantage les genoux). On doit sentir du poids, comme si un fil à plomb pesant était suspendu au coccyx. En cas de douleurs aux genoux, on se redresse sans les tendre. L’ampleur de la pliure du genou n’est pas un critère important (du moins en terme de santé), il est donc inutile de se forcer à trop plier par rapport à ses capacités. À ce stade, le bassin commence à se libérer et il est normal qu’il bouge, qu’il oscille surtout d’avant en arrière. Ne surtout pas entraver ce mouvement. Les mains ont tendance à s’écarter naturellement, les laisser faire.

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Peut-on pratiquer seul la position de l'arbre ?

Non seulement on peut pratiquer seul sans le moindre danger, mais c'est même conseillé. La position est un monde à découvrir, son propre monde intérieur, qu'on ne peut que découvrir seul. Nos capacités d'auto-apprentissage sont immenses. Les sous-estimer, c'est renoncer à sa propre puissance, c'est-à-dire en fait renoncer à soi. C'est surtout renoncer à découvrir la part la plus mystérieuse de soi-même. C'est donc refuser le divin, ni plus ni moins, quel que soit le nom qu'on donne à ce mystère. Il est évident qu'un pratiquant d'un art martial, de Qi Gong ou de yoga apprendra plus facilement (parfois aussi avec des défauts inhérents à ses habitudes de pratique).

En fait, c'est plutôt un adepte de la méditation, et particulièrement de la méditation zen, qui apprendra le plus vite. Mais qu'importe la vitesse d'apprentissage : dans le cadre que nous nous sommes fixés, l'essentiel est d'améliorer sa santé. C'est pourquoi il est bon de savoir s'écouter, afin d'accepter temporairement une position peut-être pas idéale mais adaptée à son corps. Après un moment de pratique, il est bon de se faire conseiller (ou simplement contrôler) par un adepte plus ancien de la position, ou un maître d'art martial. Un contrôle par an suffit... »

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